En 2022, la Coalition internationale pour l’abolition de la prostitution (CAP International) publie un rapport indispensable : « Last Girl First », qui documente la réalité de la prostitution dans le monde, un système de domination raciste, sexiste et classiste.
Plus de 200 pages rédigé par Héma Sibi de CAP international pour démontrer que la prostitution est bien un système à l’intersection de toutes les oppressions : racisme, sexisme, lutte des classes. isala a eu le plaisir d’inviter Héma à Bruxelles en novembre 2022, pour présenter son travail lors de la session de formation des membres.
Héma Sibi a recueilli à travers le monde des données et des faits auprès d’expertes, d’associations et de survivantes ; elle a utilisé des dizaines d’études internationales et offre ainsi une compréhension holistique du système de violences prostitutionnelles. Le Mouvement du Nid en a fait la synthèse dans un dossier spécial de sa revue « Prostitution et Société ». Vous pouvez voir sur le site de CAP le clip vidéo de présentation de « Last Girl First ».
Pourquoi « Last Girl First » ?
Le concept de « Last Girl First », mettre au premier rang la dernière fille, a été inventé par la militante, professeure et journaliste Ruchira Gupta qui travaille en Inde, via son association Apne Aap, auprès des victimes de prostitution. Le concept s’inscrit dans les luttes anticolonialistes et post-coloniales. Il prend
racine dans la vision de la libération du « dernier né » : « l’Antyaj » de Ambedkar ou « l’Antiodaya » de Gandhi (l’élévation des personnes qui sont les dernières). Privées des droits les plus basiques et d’opportunités, les « last girls » sont les filles et les femmes dont la société accepte qu’elles soient vendues et achetées dans le système prostitution. Il s’agit donc de les remettre en tête des priorités de nos politiques.